Démocratie participative
Redonner du sens au politique
La démocratie participative, censée généraliser l’implication et la participation des citoyens au débat public et dans la prise de décisions, a surgi dans la campagne électorale pour le pire comme pour le meilleur. Pour le pire parce que les polémiques et les critiques souvent excessives qu’elle a pu susciter ont montré l’ignorance manifeste, par le monde politique et de la majeure partie de la société française, d’une notion qui déborde largement les jurys citoyens et les conseils de quartiers. Pour le meilleur, parce les débats qu’elle a générés ont attiré l’attention sur ses multiples facettes, sur les expérimentations déjà à l’oeuvre et ses utilisations possibles.
Nous avons essayé avec cette lettre, d’éclairer ces débats en resituant la démocratie participative dans son contexte historique, national et international. En montrant :
comment, sans constituer le tout de la démocratie, elle correspond à des évolutions de fond face aux défis que rencontrent le projet démocratique à notre époque et à la volonté d’implication croissante des citoyens (Yves Sintomer) ;
en quoi une participation qui ne soit pas le symptôme de l’individualisation du politique exige des citoyens éclairés, ce qui devrait pousser à donner un rôle privilégié aux associations dans les dispositifs démocratiques (Roger Sue).
comment elle pourrait consacrer le retour du politique, notamment grâce aux nouvelles technologies qui dotent chaque citoyen de pouvoirs d’intervention nouveaux (Véronique Kleck). Le réseau citoyen Iperbole de la municipalité de Bologne fournit une illustration concrète de l’émergence de cette possible « démocratie continue » (Leda Guidi).
Et quand un philosophe se mêle de démocratie participative, même si un lexique devient nécessaire, on entrevoit ce que pourrait être un vrai projet démocratique, qui introduirait de la participation, non seulement dans la vie politique, mais dans tous les aspects de la vie économique et sociale (Bernard Stiegler).
De multiples questions restent ouvertes : articulations avec la démocratie représentative, entre débats face à face, ancrés sur un territoire, et débats utilisant les médiations numériques, entre démocratie de proximité et politiques globales, entre construction d’un consensus et conflits sociaux...
Sommaire
3 questions à Bernard Stiegler : Dépasser l’opposition des producteurs et des consommateurs
le 24 avril 2007 par Bernard Stiegler
1) Vous venez de publier avec Marc Crépon un petit livre sur la démocratie participative. Qu’est qu’une démocratie participative telle que vous l’appelez changerait à ce que vous (...)
Qu’est-ce que la démocratie participative ?
le 24 avril 2007 par Philippe Merlant
Durant la révolution française, d’âpres débats opposaient les démocrates, nostalgiques de l’agora athénienne, et les tenants de la représentation, processus par lequel le peuple délègue sa (...)
Dynamiques et défis de la démocratie participative
le 24 avril 2007 par Yves Sintomer
La proposition de Ségolène Royal de mettre en place des jurys de citoyens pour évaluer l’action des élus a suscité des réactions extrêmement vives (on été évoqués pêle-mêle Pol Pot et Mao, la Terreur et Pétain !). (...)
L’important c’est de participer
le 24 avril 2007 par Roger Sue
Passer grâce à une plus grande participation des associations, de la consultation discrétionnaire à la proposition nécessaire.
Réseaux numériques : le renouveau du politique
le 24 avril 2007 par Véronique Kleck
Une nouvelle organisation du pouvoir politique est en train d’émerger. Une forme inédite de démocratie s’invente sous nos yeux et nous devons participer activement à ce renouveau si nous (...)
Vers une démocratie continue (entretien de Leda Guidi par Véronique Kleck)
le 24 avril 2007 par Leda Guidi
Bilan du Réseau Citoyen Iperbole de Bologne avec sa responsable, Leda Guidi qui dirige le Service de Communication aux citoyens de la ville.
Liens
le 24 avril 2007 par Rédaction Transversales
Quelques autres réflexions sur la démocratie participative sur d’autres sites, dans d’autres revues et d’autres pays... D’abord, on peut renvoyer aux récentes contributions (...)